Titre : |
Au pays du p'tit |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Nicolas Fargues, Auteur |
Editeur : |
P.O.L, 2015 |
Description : |
232 p. |
ISBN/ISSN : |
978-2-8180-3727-0 |
Prix : |
16 € |
Note générale : |
Sélection Goncourt 2015. |
Résumé : |
Le héros et narrateur de ce roman a 44 ans et il enseigne la sociologie à l’université. Il vient de publier un essai violemment anti-français (La France… Ses Pfff, ses Chhht, ses Rhôlâlââ… Ses On va pas s’emmerder, ses Y’en a qui dorment, ses Ça va comme un lundi et ses Avec ceci… Les lunettes de ses Jacques François et les barbichettes de ses Cyril Lignac… L’odeur de pieds de ses piscines municipales et de pisse des toilettes de ses cafés… Ses cadenas d’amour, ses belles paroles et ses beaux salauds). Cela lui vaut d’être invité à l’étranger pour exposer ses thèses et lui donne l’occasion de mener à peu près tranquillement une carrière de Don Juan sur le presque retour. Car il est arrivé à cet âge, à ce moment, où certains, comme lui, se foutent de tout. Sauf, peut-être, des femmes et des voyages. Encore que… s’agissant des femmes, est-ce les aimer que de jouer avec leurs sentiments à des fins exclusivement prédatrices ? Quant aux voyages, si c’est par haine de son propre pays qu’il s’y livre… |
Note de contenu : |
De quoi s'agit-il sinon du portrait acéré d'un jeune "vieux con" de 44 ans ? Hanté par le temps qui passe, le sentiment d'être bientôt hors course dans une société dont le cœur battant a, selon lui, entre 26 et 28 ans, l'âge cible de Facebook, du TGV ou des boîtes de nuit, Romain Ruyssen, sociologue, compense la haine de soi par celle de ses semblables, les Français, « un peuple exceptionnellement conservateur, frileux, paresseux, infantile, hystérique, individualiste, arrogant et égoïste ». L'argument léger comme un soc de charrue, il laboure sa rancœur de colloques en émissions de radio, défendant avec vaillance un essai à la truelle, Au pays du p'tit. La France évidemment, gâtée par les Trente Glorieuses et l'Etat-providence, réduite au ricanement général et aux plaisirs étriqués, « un p'tit resto, un p'tit ciné, un p'tit week-end ».
On rit beaucoup. Nicolas Fargues, fidèle à ses obsessions — l'étroitesse française et la lâcheté masculine —, n'a rien perdu de sa verve, ni de sa cruauté. Mais on rit jaune aussi, car la charge est féroce et, sous la caricature, frappe souvent juste. Et l'on souffre, enfin, enfermé deux cent trente pages durant dans la peau de ce garçon arrogant et fat, profitant de ses voyages promotionnels pour se rassurer sur sa virilité et sa capacité à séduire encore les jeunes femmes. Le regard clinique et impitoyable, la plume sèche, son créateur ne l'épargne guère, aussi méchant avec lui qu'il peut l'être lui-même avec ses proies. L'ironie l'emporte, au bout du compte, le héros se révélant tellement « français », sûr de lui, péremptoire, mesquin. Et si doué pour l'autodénigrement. — Michel Abescat. Télérama. |
Nature du document : |
fiction |
Genre : |
roman |
Thème de fiction : |
société |
Au pays du p'tit [texte imprimé] / Nicolas Fargues, Auteur . - P.O.L, 2015 . - 232 p. ISBN : 978-2-8180-3727-0 : 16 € Sélection Goncourt 2015.
Résumé : |
Le héros et narrateur de ce roman a 44 ans et il enseigne la sociologie à l’université. Il vient de publier un essai violemment anti-français (La France… Ses Pfff, ses Chhht, ses Rhôlâlââ… Ses On va pas s’emmerder, ses Y’en a qui dorment, ses Ça va comme un lundi et ses Avec ceci… Les lunettes de ses Jacques François et les barbichettes de ses Cyril Lignac… L’odeur de pieds de ses piscines municipales et de pisse des toilettes de ses cafés… Ses cadenas d’amour, ses belles paroles et ses beaux salauds). Cela lui vaut d’être invité à l’étranger pour exposer ses thèses et lui donne l’occasion de mener à peu près tranquillement une carrière de Don Juan sur le presque retour. Car il est arrivé à cet âge, à ce moment, où certains, comme lui, se foutent de tout. Sauf, peut-être, des femmes et des voyages. Encore que… s’agissant des femmes, est-ce les aimer que de jouer avec leurs sentiments à des fins exclusivement prédatrices ? Quant aux voyages, si c’est par haine de son propre pays qu’il s’y livre… |
Note de contenu : |
De quoi s'agit-il sinon du portrait acéré d'un jeune "vieux con" de 44 ans ? Hanté par le temps qui passe, le sentiment d'être bientôt hors course dans une société dont le cœur battant a, selon lui, entre 26 et 28 ans, l'âge cible de Facebook, du TGV ou des boîtes de nuit, Romain Ruyssen, sociologue, compense la haine de soi par celle de ses semblables, les Français, « un peuple exceptionnellement conservateur, frileux, paresseux, infantile, hystérique, individualiste, arrogant et égoïste ». L'argument léger comme un soc de charrue, il laboure sa rancœur de colloques en émissions de radio, défendant avec vaillance un essai à la truelle, Au pays du p'tit. La France évidemment, gâtée par les Trente Glorieuses et l'Etat-providence, réduite au ricanement général et aux plaisirs étriqués, « un p'tit resto, un p'tit ciné, un p'tit week-end ».
On rit beaucoup. Nicolas Fargues, fidèle à ses obsessions — l'étroitesse française et la lâcheté masculine —, n'a rien perdu de sa verve, ni de sa cruauté. Mais on rit jaune aussi, car la charge est féroce et, sous la caricature, frappe souvent juste. Et l'on souffre, enfin, enfermé deux cent trente pages durant dans la peau de ce garçon arrogant et fat, profitant de ses voyages promotionnels pour se rassurer sur sa virilité et sa capacité à séduire encore les jeunes femmes. Le regard clinique et impitoyable, la plume sèche, son créateur ne l'épargne guère, aussi méchant avec lui qu'il peut l'être lui-même avec ses proies. L'ironie l'emporte, au bout du compte, le héros se révélant tellement « français », sûr de lui, péremptoire, mesquin. Et si doué pour l'autodénigrement. — Michel Abescat. Télérama. |
Nature du document : |
fiction |
Genre : |
roman |
Thème de fiction : |
société |
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